Les lois du jeu existent traduites en français :
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Ce qui nous concerne est la loi 12, les pages 105 a 115.
Toucher le ballon avant le joueur n’est précisé comme une situation exonératoire d’une faute dans aucun cas. Cette formule n’existe d’ailleurs à aucun endroit de la règle. Les différentes fautes ont une existence autonome qui n’est pas caractérisée par le fait ou non de toucher le ballon. Une bicyclette dans la surface pourra constituer une faute et peu importe que le ballon soit touché si celle ci a fait courir un danger au joueur proche de lui. Idem si un joueur touche un ballon de la tête et ensuite met un coup de coude.
Notre faute page 105 :
Elle peut s’analyser dans notre cas précis comme le fait de faire trebucher un adversaire par mégarde. En cas de contact la faute est sanctionnée d’un penalty. La mégarde au sens du texte est constituée par l’attitude du joueur qui dispute un ballon sans attention ni égard, ou qui agit sans précaution. La notion de disputer un ballon est plus large que le toucher mais démontre bien que s’ils ne le disent pas explicitement les rédacteurs des lois ne font pas de la finalité du geste un élément important. Si tu fais trébucher ton adversaire en jouant le ballon, tu devais faire attention, cela constitue une faute quand bien même ce n’était pas ta première intention.
L’imprudence est le stade au dessus mais ne peut être retenu dans notre cas il n’y avait pas un caractère dangereux.
La distinction est importante car la sanction disciplinaire différente, pas d’avertissement pour la mégarde à l’inverse de l’imprudence.
Si on s’arrête là, la solution de notre fait de jeu était penalty indiscutable sauf à relever une simulation de Beric qui ne me parait pas sauter aux yeux sauf des arbitres de la var car je ne vois aucune autre justification possible de leur part pour ne pas appliquer le texte.
Le fait de toucher le ballon a donc un intérêt pour le coupable, c’est au stade de la sanction disciplinaire et de la sévérité à apporter en réponse mais non pas dans l’appreciation de la faute qui existe indépendamment du touché de la balle. S’il touche le ballon on peut considérer qu’il disputait celui-ci et qu’il n’est pas utile de l’avertir en plus de donner faute.
Mais pour continuer le raisonnement il faut continuer de lire le texte car une autre règle s’applique dans notre cas se déroulant dans la surface de réparation. En droit, une règle spéciale l’emporte sur une règle générale. Le strasbourgeois ne s’en sortira pas sans carton.
En effet, en bas de la page 112 :
Si un joueur commet une faute contre un adversaire pour annihiler une occasion de but manifeste et que l’arbitre accorde un penalty, le joueur fautif est averti si le joueur a tenté de jouer le ballon ; dans toutes les autres circonstances, le joueur fautif doit être exclu.
Donc encore une fois, son touché de balle prouve à plus forte raison qu’il tentait de jouer le ballon et lui permet d’echapper à l’exclusion mais il prendra dans notre cas un jaune alors qu’en situation basique à un autre endroit dans d’autres circonstances juste une faute sans avertissement. Pour en arriver à la conclusion heureuse, pour ma part en tout cas, que la solution retenue est de bon sens.
Les arbitres doivent déjà relever l’existence ou non d’une faute, il est très difficile à vitesse réelle de se concentrer sur le contact entre les deux joueurs et apprécier son caractère licite ou non et en même temps guetter si le ballon est touché. Si tant est qu’ils ont fait cette création de toucher la balle en premier, ce que l’on ne sait pas puisque nous ne connaissons pas leur motivation, je leur souhaite bien du plaisir pour les prochaines actions similaires. Encore que ouf il y a la var pour déceler si le ballon est touché et je rigole déjà d’imaginer si pour la même action le pied ne touche pas de un cm et donc une action identique dans l’esprit avec une solution si différente. Conclusion pour le joueur lambda autant y aller franco sans se retenir il ne faudrait pas qu’il lui manque 1cm
Sur les questions reponses, d’une ce n’est pas la règle, de deux ce n’est pas rédigé par les redacteurs de la règle sauf erreur mais par la Dtn, de trois ce sont des petits cas pratiques visant à mettre en application la règle. Il faudrait lire pour s’assurer qu’il n’utilise pas ce touché de balle à la place de disputer la balle et qu’il ne mélange pas la faute avec la nature de la sanction à y apporter. En tout cas comme l’augmentation de la surface du corps, cette expression ne devrait pas être utilisée car elle ne peut provoquer que de la confusion et des mauvaises décisions.