Moi je suis d'accord avec Olaf, Le druide et tout le monde.
Quelques remarques ceci dit :
- je bosse dans l'éducation et à rebours des idées reçues qui circulent sur le sujet pour moi les élèves d'aujourd'hui sont capables de maîtriser bien plus de connaissances que ceux d'il y a 30 ou 50 ans. Au niveau de l'apprentissage des langues étrangères (et pourtant y'a encore du boulot !), des matières expérimentales (Physique-Chimie, SVT), de l'utilisation de l'informatique et d'internet (pas que pour jouer), de la connaissance des métiers (pour l'orientation), de l'aisance à l'oral (qui se travaille de mieux en mieux et se traduit désormais par une épreuve au Brevet dans laquelle on voit régulièrement des élèves de 14 ans réussir des exposés brillants) voire même de la culture générale, c'est le jour et la nuit.
- Arrêtons aussi de se référer à une espèce d'âge d'or de l'école qui n'a en réalité jamais existé : il n'y a jamais eu de classes où tout le monde était naturellement bon en orthographe, où le fait de porter un uniforme faisait que personne ne se moquait du physique ou de la tenue vestimentaire des autres, où faire respecter des règles tyranniques en classe ou à l'internat rendait les élèves plus intelligents, où tout le monde connaissait tranquille toutes les dates importantes de l'Histoire de France, où chaque élève se tenait à carreau 7 heures par jour en écoutant religieusement et silencieusement les paroles du prof sans jamais bavarder, mater sa voisine ou s'agiter.
Il y a toujours eu de très bons élèves, des élèves moyens et des élèves en difficulté, en 1950 comme en 2018. Chacun part d'où il part, et ce qui est important c'est d'essayer de progresser. Et en plus les élèves d'aujourd'hui sont davantage acteurs de leur enseignement, posent des questions, participent à la construction des cours et ne sont heureusement pas assommés par un cours magistral où l'on remplit des pages et des pages de cahier sans comprendre grand chose à ce qu'on écrit.
- le problème des écrans n'est pas un problème en soi. Il y a de très bons programmes à la TV, il y a de très bons sites et de très bonnes vidéos sur internet, et on peut apprendre ainsi des tas de choses passionnantes. D'excellents élèves passent des heures (et parfois des nuits, j'en ai connu) à jouer sur des écrans ; ça ne les empêche pas d'être excellents.
- attention aussi à ne pas enfermer les élèves dans des cases, à brider leur créativité, à ne considérer comme "important" que ce que la bonne société considère comme "important". J'ai enseigné en banlieue parisienne et des élèves faibles scolairement, peu à l'aise avec l'orthographe, étaient capables à 12-13 ans d'écrire des rimes de rap de fort belle facture. Pour moi c'est créatif, c'est jouer avec les mots (voire en inventer), ça oblige à utiliser un peu de vocabulaire, un peu de grammaire, un peu d'orthographe, mais c'est sûr que dans la société on considère que c'est plus important de savoir écrire une ligne (sortie de l'imagination de quelqu'un d'autre et dont on ne comprend pas forcément le sens) avec zéro faute dans une dictée plutôt que d'écrire soi-même 30 lignes créatives (et rappées ensuite) avec quelques fautes.
Les jeunes d'aujourd'hui savent plein de choses, en fonction de leurs moyens, de leur histoire familiale, de leur curiosité, de leurs origines, de leurs centres d'intérêt, de leur lieu d'habitat, de leurs capacités sur le plan scolaire ; ils ont tous des connaissances en eux, des choses qu'ils ont retenues après telle ou telle expérience, des trucs à faire partager.
[i]"Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait"[/i] (Mark Twain).