Les trois dernières éditions de la Coupe de la Ligue ont été l'occasion d'une belle épopée pour les Verts. En attendant la sortie du 4ème épisode, qui débute le 26 face à Lille, retour sur le volet 2004-2005 : "Le retour des désillusions". 

Cartoche Solo

Après trois années de purgatoire, l’ASSE a retrouvé la Ligue 1, et possède donc le privilège de pouvoir entrer en Coupe de la Ligue directement en seizièmes de finale. Premier adversaire, Créteil, et son supporter unique « massé Â» dans le parcage visiteur. L’obstacle semble loin d’être insurmontable, même si c’est une équipe stéphanoise « prime Â» qui pénètre en ce 9 novembre 2004 sur la pelouse de Geoffroy-Guichard. En plus d’Hognon, blessé, et d’Ilunga et Feindouno, suspendus, Elie Baup a en effet décidé de se passer des services de Mendy et Marin. Hernandez, Le Tallec et Compan sont donc titularisés, alors que le jeune latéral gauche Abdelaziz Kamara, formé au club, fait ses grands débuts.

 

     Les choses tournent plutôt bien. Les Verts inscrivent un but en début de chaque mi-temps (Ekubu contre son camp en première, Piquionne en seconde), mais Cavalli ramène ensuite les banlieusards parisiens dans la partie. Pas le temps de douter toutefois, puisque d’une magnifique volée lobée, Carteron plie la rencontre à douze minutes de son terme (3-1). Il s’agit du dernier but de Cartoche sous le maillot stéphanois, et sa manifestation de joie devant le Kop Nord, sincère et émouvante, fait déjà partie de l’histoire du club. 

Planète Deschaseaux

Clin d’œil du tirage au sort, c’est Le Havre, deux ans après, qui croise de nouveau la route des Stéphanois. Les choses ont bien changé entre temps, puisque désormais les Verts font partie de l’élite, et c’est le club-doyen qui évolue à l’étage inférieur. De plus, le match a cette fois lieu au Stade Jules-Deschaseaux. Mais le score, lui, reste identique. Dans le brouillard normand, dont Le Tallec, formé au Havre, a du mal à émerger, Saint-Etienne s’impose 1-0 grâce à un coup de tête d’Hellebuyck. Seule ombre au tableau, Kamara, victime d’une rupture des ligaments croisés, est contraint de mettre un terme à sa saison. Mais l’ASSE conclue donc un remarquable mois de décembre par une qualification pour les quarts de finale de la compétition.

Joel the Hut

     Le tirage au sort, d’ordinaire si clément, réserve pourtant une désagréable surprise, proposant aux Verts un déplacement au Stade Félix-Bollaert de Lens. En août, l’ASSE y avait coulé (0-3), mais en ce mois de janvier, les hommes de Baup ont redressé la barre (ils occupent la 8ème place de la Ligue 1). Le système en 4-3-3 semble être la bonne formule, et l’équipe, au complet, se rend dans le Nord. Pour y vivre une soirée mémorable. Piquionne marque son 10ème but de la saison, toutes compétitions confondues ; la défense résiste et Sablé obtient en contre un penalty transformé par Feindouno. A la dernière minute, Marin, à peine entré en jeu, expédie une « mine Â» en pleine lucarne (3-0). Bollaert gronde, réclamant la démission de l’entraineur Joel Muller, et les Verts, eux, sont en demi-finale. Pour la seconde année consécutive.

Le retour des désillusions

Montpellier 1990. Nantes 1993. Sochaux 2004. A chaque fois, les Verts avaient été battu à domicile, et certains voyaient dans le fait de se déplacer, à Strasbourg, pour cette 4ème demi-finale en quinze ans, un signe d’espoir. Autre bonne nouvelle apparente, le match de Championnat prévu face à Ajaccio trois jours avant le choc, était reporté en raisons des intempéries, et les Stéphanois partaient donc pour La Meinau après une semaine de repos.

 

     Disputée devant seulement 11 500 spectateurs, cette rencontre fût un véritable calvaire. On dira après que les joueurs avaient été perturbé dans leur préparation par le remue-ménage médiatique, et que les dirigeants, novices à ce niveau, n’avaient pas su les protéger. Avant-derniers du Championnat, les Alsaciens s’imposaient (1-0), et allaient d’ailleurs brandir quelques mois plus tard la Coupe de la Ligue. Les Verts finiraient quant à eux à une excellente sixième place en L1, sans apercevoir, hélas, le Stade de France…