Retour riche en images sur la dernière victoire des Verts, à Dijon, marquée par une capacité d'appuyer là où ça fait mal, quand ça fait mal.


La victoire était importante et elle a été au rendez-vous. Non par hasard, mais grâce à une capacité des Verts à produire des temps forts à certains moments clés, mais surtout à leur capacité de varier leurs attaques lors de ces temps forts. Il est quasi-impossible de dire "les Verts ont joué comme ci ou comme ça à Dijon". En réalité, ils ont beaucoup alterné entre plusieurs styles de jeu lors de ce match, ce qui montre une maîtrise tactique assez intéressante, qu'on essayera d'illustrer par la suite.
 

Déroulement du match

 
Il y a toujours une dynamique relative lors d'un match, une équipe ne peut pas dominer de la même manière pendant toute la partie. Pour mieux identifier les temps forts et faibles des deux équipes lors de ce match, on a regardé la possession, le pourcentage des passes réussies et le nombre des tirs. Ce n'est pas complet, ça ne couvre pas tous les aspects d'un match, mais ça donne une idée (les Verts en ... vert) :
 
On a divisé le match en fonction de quelques moments clés : le dernier quart d'heure de la 1MT, le changement de Saivet par Corgnet et le but. Si on regarde attentivement le graphique, on remarque (sans surprise) qu'on a beaucoup souffert après l'ouverture du score, en ayant 40% de possession, à peine plus de 50% passes réussies et en subissant 5 tirs (pour 0 effectué). Mais on remarque aussi que les Verts ont eu deux périodes quand ils ont été beaucoup plus dangereux que leurs adversaires, avec beaucoup plus des tirs effectués. Le dernier quart d'heure de la première période, avec une large possession (inversant totalement le déroulement du match jusqu'à là) et 5 tirs à 0. Et aussi après l'entrée de Corgnet, 12 minutes qui ont fini par payer, avec moins de déséquilibre dans la possession (quasiment 50-50), mais avec 7 tirs à 1. Et dans les deux cas, les Verts ont réussi 80% de leurs passes, ce qui est une moyenne honorable... si ce n'était pas le reste du match, passé parfois à 60%, voir 50%. Bref, ces deux quarts d'heure ont été les temps forts stéphanois, pendant lesquels on a dominé, on a poussé l'adversaire à la faute, on a tiré et on a fini par marquer. Regardons en détail à quoi ressemble un temps fort stéphanois.
 
 

Une possession étouffante

 
Il est impossible de décrire en captures d'écran l'énorme domination Verte, surtout après la 33ème minute - quasiment tous les ballons étaient stéphanois, vague après vague d'attaque. A titre d'exemple, quelques images en ordre chronologique (regarder le chrono, le temps passé entre les captures). A la 37ème, après une longue possession (MBengué, KMP, Selnaes) à gauche, le ballon part vers la défense et un long ballon de KTC cherche KMP dans la surface :
 
 
 
Ballon repoussé par deux défenseurs, mais le milieu qui le reçoit est tout de suite pressé par MBengué et Selnaes et le reperd. Ballon envoyé à gauche et 30 secondes plus tard, centre de MBengué : 
 
 
 
Ballon repoussé par la défense... jusque dans les pieds de Veretout. Ballon envoyé sur la droite et 10 secondes plus tard, centre de RPG :
 
 
 
Ballon repoussé par la défense jusqu'à Selnaes - à noter sur cette image que tous les joueurs de champ de Dijon sauf un sont dans leurs 20m et que celui qui manque est pris par Perrin et KTC (pas sur l'image). On est haut, on ne les laisse pas sortir. 20 secondes plus tard, passe en profondeur de Selnaes pour KMP :
 
 
Ballon repoussé par la défense jusqu'à un milieu, qui, pressé par Selnaes, le dégage loin devant, facilement récupéré par Perrin. On garde le ballon dans notre moitié pendant 20 secondes, ce qui laisse les adversaires monter un peu, mais on prépare une autre attaque placée :
 


Veretout lance Hamouma dans son couloir, Beric vient l'aider, le un-deux échoue et Beric finit par perdre le ballon :


Dans un essai désespéré de garder un peu la possession, les Dijonnais se font plusieurs passes dans un petit périmètre...


... ce qui est une erreur, ils perdent le ballon après 5 secondes, Beric le subtilisant à un adversaire, en profitant du superbe positionnement de ses coéquipiers - on voit sur l'image précédente comment ils sont tous placés pour couper tous les angles de passe et isoler l'adversaire. Beric réalise un un-deux avec Selnaes et il est servi dans l'axe :

 
 
Il essaie de combiner avec Saivet, mais celui-ci rate son contrôle. Le ballon est récupéré par un adversaire, qui le dégage vite... jusqu'à Veretout, qui lance MBengué à gauche :
 
 
MBengué lance Beric en profondeur, dans le dos du latéral qui cherchait à marquer KMP. Décidément dans tous les coups, après la perte et la récupération du ballon, Beric fait un deuxième un-deux et sert MBengué dans la surface, malheureusement son tir est contré et obtient seulement un corner.
 
Certes, on n'a pas marqué lors de cette action qui a duré plus de 5 minutes (on n'a pas tout décrit), mais on a rarement vu les Verts si présents dans la moitié adverse, étouffant leurs adversaires et balançant des nombreux ballons dans la surface.
 

Un jeu direct

 
Si le premier temps fort stéphanois a été basé sur une grosse possession et une récupération de balle haute et rapide, le deuxième, à partir du changement de milieu offensif, a été différent. Il peut être caractérisé par un jeu rapide vers l'avant, dès qu'on récupérait le ballon dans notre moitié, sans pourtant parler des vrais contres.
 
Un premier exemple, qui part d'une attaque Dijonnaise qui se finit par une passe ratée et interceptée par Ruffier :
 
 
Notre goal relance très vite, plein axe, pour Veretout, qui lance très vite aussi Hamouma - il ne s'agit pas de construire calmement à partir du gardien, mais de profiter de l'absence de bloc défensif :
 
 
Hamouma est pris par son adversaire direct, le latéral, mais Corgnet fait un très bon appel sur le même côté, aspirant ainsi avec lui un défenseur central. Et Beric fait un très bon appel dans le dos de celui-ci, bien servi par Hamouma :
 
 
Beric et Corgnet combinent dans le couloir et le dernier entre avec le ballon dans la surface - il ne s'agit pas d'un contre proprement dit, les adversaires sont en supériorité numérique, tous les défenseurs sont là... 
 


... mais leur équipe est quasiment coupée en deux et nos joueurs se sont vite projetés vers l'avant, à l'image de Selnaes qui est bien servi par Corgnet, crochète un adversaire et tire :

 
Sa frappe est repoussée par le gardien dans les pieds de KMP qui tire aussi, mais il est contré, le ballon arrive à Corgnet, qui tire à son tour pour être contré aussi et le ballon finit dans les gants du goal. Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas, mais il faut remarquer les 6 Verts dans la surface, pour seulement 4 joueurs de champ adverses...
 
Ceci n'a pas été la seule fois du match que les Stéphanois se sont vite projetés vers l'avant dès qu'ils ont récupéré le ballon dans leur moitié - les exemples les plus marquants en dehors de ce temps fort ont été la remontée de RPG et Hamouma dans leur couloir droit à la 27ème, action finie par un tir de KMP, ou la grosse remontée individuelle de RPG à la 42ème, finie par son tir cadré. Mais le jeu peut être encore plus direct et plus vite passé de notre moitié à la surface adverse, comme l'attestent ces deux autres exemples lors du même temps fort. 67ème, jeu long d'un défenseur central adverse, relance immédiate de la tête de MBengué pour Beric :
 


Si Beric est dans le couloir avec le ballon, il est suivi par son défenseur et KMP fait un appel entre les centraux, bien servi dans la course par le Slovène :


Centre en retrait pour Corgnet, sa frappe est déviée et sort :


Ce n'était donc pas un hasard si on a fini par punir l'équipe adverse suite à un jeu long approximatif de leur côté - 10 minutes plus tard, dégagement du gardien pour la tête de MBengué de nouveau :


Le ballon arrive à Veretout, Corgnet est démarqué et donc le même défenseur central va le chercher...

 
... alors c'est Veretout qui fait l'appel dans son dos et le un-deux avec KMP le lance bien en profondeur, pour finir l'action avec un pointu très efficace.
 
On a été dangereux lors de ce deuxième temps fort, mais d'une manière très différente du premier. On s'est toujours basés sur une récupération du ballon, mais cette fois-ci basse, dans notre moitié, suivie d'un jeu très rapide et parfois très direct vers l'avant. Ça a fini par payer, et c'est le plus important.
 
 

Conclusions

 
Comme toutes les équipes, les Verts ont eu des temps forts et faibles lors de ce match - et la victoire a été obtenue parce qu'ils ont enfin réussi à concrétiser un de ces temps forts, tout en sachant faire dos rond lors du temps faible qui a suivi. Le plus surprenant ne reste pas ce genre de moments lors d'un match, ni de les concrétiser (quoi que...), mais de voir la différence tactique entre les deux temps forts, entre les deux manières de dominer. Que ça soit via une domination totale due à une récupération haute, ou via un jeu direct et rapide plus en contre, les Verts ont su le faire et quand le faire - et ceci dénote une certaine maturité tactique rassurante pour le reste de la saison. Ce n'était pas le match de l'année, mais la victoire était très importante, à la fois pour rester bien placés dans la lutte pour l'Europe, mais aussi pour le moral, pour pouvoir entamer la longue trêve sereinement. Tout reste possible, avec de la confiance, de la fraîcheur physique et mentale et surtout avec ce genre de maturité dans le jeu.
 
 
 

Licence Creative Commons Ce(tte) œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International