séléctionnez une date pour un autre éphéméride

Trois clubs dans une carrière pro, c'est peu, surtout de nos jours, surtout quand on a l'ambition de jouer en première division.
Et pourtant, buteur talentueux, Didier Thimothée a su concilier ambition avec fidélité, sans pour autant toucher les cieux auxquels il aspirait...


Didier THIMOTHEE
Né le 25 juin 1970 à Paris
Poste: attaquant
Taille: 1.84 m
Poids: 79 kg


La carrière de Thimothée en un clin d'oeil

Les débuts
C’est dans la région parisienne, plus précisément au FC Massy 91, que Didier Thimothée fait ses premiers pas de footballeur. Attaquant athlétique et plutôt véloce, il ne tarde pas à attirer l’œil des recruteurs du Stade Malherbe de Caen. Le 2 février 1991, Thimothée effectue ses grands débuts en première division avec Caen contre… Saint-Étienne. Mais dans un effectif assez fourni (Lemasson, Divert, Olsen), le Francilien a beaucoup de mal à faire sa place et ne parvient pas à s’imposer. Au total, il ne goûtera que 5 fois à la première division sous les couleurs caennaises.

En 1992, Thimothée retourne dans sa région originelle en signant au Red Star (alors en Division 2). C’est sur la pelouse du stade Bauer que sa carrière au plus haut niveau va réellement prendre son envol. Les deux premières saisons, Thimothée est l’un des trois artilleurs en chef de l’attaque audonienne, en compagnie de Steve Marlet et de Samuel Michel. A eux trois, ils martyrisent les défenses de seconde division et font régulièrement parler la poudre. En 1994-95, pour sa troisième saison au club, Thimothée réalise de très bonnes prestations. Marlet est toujours à ses côtés mais le troisième larron s’appelle désormais Samuel Boutal avec un certain Ted Agasson en joker offensif. L’attaque du Red Star est la principale satisfaction de la saison du club francilien.


Thimothée, révélation du Red Star des années 90

La période verte
Forcément, à l’intersaison 1995, plusieurs clubs de bas de tableau de l'élite convoitent l’Antillais d’origine. Parmi ces clubs, l’AS Saint-Étienne, qui vient de justesse de sauver sa tête en D1 et qui cherche à renforcer son attaque anémique: "Lors d’un Red Star-Istres à Bauer, j’ai marqué deux buts. Elie Baup était juste derrière mon père dans la tribune. Un moment, il a dit : "lui, il est vraiment super bon". Mon père s’est retourné : "C’est mon fils", lui a-t-il répondu. Les contacts se sont noués comme ça"
Thimothée vient donc épauler les autres attaquants de l’effectif: Sandjak, Cuca et les jeunes Aulanier et Flauto. Il déclare à l'occasion au Progrès: "A Geoffroy-Guichard, j'ai ressenti une sorte de tension que je n'avais jamais connue auparavant en D2, même pour des matchs importants"


Thimothée à son arrivée à l'ASSE en 1995

L’ex-Audonien réussit des débuts très encourageants sous le maillot vert, trouvant rapidement le chemin des filets. Il dispute 25 rencontres en D1 cette saison-là et inscrit 7 buts. Mais il est mis sur le flanc par une blessure assez sérieuse qui le prive de la fin de saison. Thimothée ne pourra donc rien faire pour éviter la relégation de l’ASSE en Division 2.
Et comme un malheur ne vient jamais seul, la saison 1996-97 de Thimothée est également marquée par de nombreuses blessures. Pendant que son nouveau coéquipier Samba N’Diaye empile les buts qui sauveront l’ASSE de la menace d’une relégation en National, Didier ronge son frein dans les tribunes. Même s’il fait quelques apparitions cette saison-là, Thimothée ne joue pas un grand rôle. L’ASSE termine la saison sauvée mais mal classée.


Thimothée à la lutte avec le Lorientais Sylvain Ripoll en 1997

Ce n’est que la saison suivante (1997-98), que Thimothée s’impose de nouveau durablement à la pointe de l’attaque verte. L’équipe, qui a perdu Samba N’Diaye mais a recruté Christophe Lagrange en attaque, est une nouvelle fois à la dérive et flirte avec la descente à l’échelon inférieur. Thimothée ne ménage pas ses efforts et inscrit de nombreux buts. Dans ce marasme, le buteur vert est étincelant: il marque 12 buts en 10 matches à l'automne 97 et termine même 2e meilleur buteur du championnat avec 19 réalisations. Cette saison-là, ses buts assurent sans nul doute au club de survivre dans l'antichambre de l'élite, le maintien n'étant acquis dans la douleur qu'à la dernière journée. 
Au total en deux saisons de D2, Thimothée aura porté 60 fois le maillot vert et marqué 24 buts, pour la plupart capitaux pour le maintien. Un total impressionnant au vu du niveau de l'équipe à cette période.


Le dernier match de Thimothée à Lille au printemps 1998

Montpellier puis un petit détour exotique
A l’intersaison 1998, courtisé par quelques clubs de première division, Didier Thimothée quitte l’ASSE pour retenter sa chance à l’étage au-dessus: "L'ASSE est un club où j'avais vraiment envie de venir. Ce fût une saison galère, surtout qu'à Saint-Étienne, il y a une grosse pression".
C’est à Montpellier qu’il va tenter de rebondir et faire enfin ses preuves dans l'élite. Dans un effectif assez concurrentiel (Silvestre, Sorlin, Loko, Ouédec et le jeune Maoulida notamment), Thimothée est le plus souvent utilisé dans le rôle de joker. Un rôle qui semble lui convenir puisqu’il inscrit pour sa première saison dans l’Hérault 9 buts en 16 rencontres. Malheureusement, l’histoire se répète et comme lors de sa première saison en D1 avec l’ASSE, Didier se blesse sérieusement. Il disparaît des feuilles de match pour le restant de la saison. Pire, ses incessantes rechutes lui font vivre une saison blanche en 1999-00.

Entre temps, Montpellier s’appuie sur d’autres attaquants, ce qui ne réussit d’ailleurs guère aux Pailladins puisqu’ils sont relégués en deuxième division au terme de la saison. Comme à l’ASSE quelques années plus tôt, Thimothée assiste impuissant à la descente de son club et il fait son retour sur les terrains de D2 en 2000-01. Mais, plus vraiment dans les plans de son entraîneur, il ne participe qu’à deux matchs, marquant tout de même au passage deux fois. Ce seront ses deux derniers buts en France.


Échec relatif à Montpellier en 2000

En fin de saison, Thimothée quitte Montpellier. Ne trouvant pas de club en France (malgré un brève intermède sans jouer à Chateauroux), il rejoint le club suisse de l'AC Bellinzone (D1) où il ne joue pratiquement pas mais trouve le moyen de marquer encore (5 matches, 1 but). Las, le club helvète est relégué et Didier disparaît pour une mystérieuse parenthèse chinoise de 6 mois avant d'être recalé lors d'un essai passé au Lusitanos Créteil. La frustration de trop...
Déçu, il raccroche les crampons pendant presque trois ans, avant de terminer définitivement sa carrière sur l'île de la Réunion, à l'US Sainte-Marienne en 2006.

Didier Thimothée a aujourd'hui tourné le dos au football et est devenu gérant d'une société de moto-taxi sur Paris: "J'ai toujours aimé la moto, je faisais du cross dans les champs. Quand j'étais joueur à Montpellier, j'ai eu un accident. J'ai fait un vol plané de sept à huit mètres et à l'atterrissage je me suis éclaté. Faire ce genre de sport était interdit pour tous les footballeurs. Quand je suis revenu au club, j'ai dit que j'avais chuté en VTT"
Comme quoi le foot n'est pas toujours une finalité !