Fousseni Diawara nous présente André Biancarelli, qui s'est engagé aujourd'hui pour deux saisons à l'ASSE au poste d'entraîneur des gardiens professionnels.


Quels souvenirs gardes-tu d’André Biancarelli, que tu as côtoyé deux saisons au Tours FC (2013-2015) ?

Je garde de très bons souvenirs de Dédé. C’est un entraîneur de gardiens de qualité. Il a fait progresser les gardiens et ça s’est vu, il suffit de regarder le parcours de ses joueurs. Je pense notamment à Bingourou Kamara, qui est devenu titulaire à Tours à l’âge de 18 ans et compte plusieurs sélections en équipe de France Espoirs. Après trois belles saisons à Tours, il est désormais à Strasbourg. Il s’est d’ailleurs illustré sous les ordres de Thierry Laurey, c’est en bonne partie grâce à ses parades décisives que Strasbourg a remporté la Coupe de la Ligue l’an dernier. Dédé a également fait du bon boulot avec Benjamin Leroy. Lui aussi a joué en L1 après s’être mis en évidence à Tours. Il a découvert l’élite avec Evian, a fait un passage à Dijon et est titulaire depuis deux saisons à l’AC Ajaccio. C’est un gardien régulier, qui fait partie des meilleurs gardiens de L2.

Pour avoir observé les séances que Dédé faisait à Tours, j’ai remarqué que les gardiens travaillent bien avec lui. Il faisait en sorte de reproduire différentes situations de match. Avec lui les gardiens travaillaient à l’entraînement beaucoup de situations réelles. C’est ce qui me sautait aux yeux quand je le regardais. Il y avait beaucoup de frappes, d’actions qu’on retrouve en match. Il a une façon assez spécifique d’entraîner les gardiens, il n’y a que lui que je voyais travailler de cette manière-là. Et sur le plan humain, André est un bon relais pour le coach. Il arrive à se faire apprécier du groupe. Il sait rester à sa place et intervenir quand il le faut. C’est surtout quelqu’un de très positif. Il est jovial, c’est important d’avoir des gens comme ça dans un staff. Il avait une relation saine avec Olivier Pantaloni et avec le Tours FC surtout.

Au-delà de son excellent état d’esprit, ce qui m’a frappé chez lui, c’est sa capacité de travail. Il était tout le temps sur le terrain. Même qu’on avait fini la séance, il prenait des jeunes avec lui. Parfois, après avoir pris ma douche, au moment de reprendre ma voiture, je jetais un œil furtif sur le terrain et il était encore là à faire bosser les jeunes gardiens. Il faisait l’unanimité, les gens n’avaient aucun problème à se rapprocher de lui. Il apporte également son vécu d’ancien joueur, il a fait une carrière professionnelle d’une quinzaine d’années en tant que gardien. Comme entraîneur des gardiens il est resté six ans à Tours, auparavant il avait entraîné les gardiens trois ans à Monaco et après son expérience à Tours il a occupé les mêmes fonctions trois à Toulouse, où il a notamment coaché Alban Lafont. Il a donc une grande expérience du poste.

Il a joué sous les ordres de Claude Puel à Monaco et a entraîné Stéphane Ruffier trois saisons sur le Rocher. Tu penses qua ça a joué dans sa venue à l’ASSE ?

Sincèrement, je l’ignore. Quand on prend la situation de Ruffier, sachant qu’il n’est plus aujourd’hui considéré comme un titulaire... Je ne sais pas si le fait que Dédé ait entraîné Ruffier a été pris en compte quand Puel a choisi de le nommer entraîneur des gardiens. Je ne sais pas si Biancarelli va faire progresser Ruffier sur ce qu’on lui reproche aujourd’hui, en l’occurrence son jeu au pied. Ruffier va bientôt avoir 34 ans… Je pense que si Dédé vient, c’est pour apporter une expertise supplémentaire au staff, c’est surtout ça qui est intéressant. S’il peut aider la relation entre Ruffier et Puel, s’il peut l’améliorer, s’il peut servir de tampon, tout le monde y gagnerait.

André succède à Fabrice Grange. Je n’ai pas travaillé avec ce dernier donc je n’ai aucun avis sur lui. Je ne le connais pas plus que ça, les seules fois où je l’ai croisé, c’est quand j’étais adversaire. S’il resté tant d’années au club et qu’on a vu Ruffier à ce niveau-là, c’est sûr qu’il n’est pas étranger à sa réussite. Ça il faut le reconnaître, de même qu'il ne faut pas oublier tout ce que Ruf a apporté à l’ASSE. Maintenant, Claude Puel a confirmé Jessy Moulin en numéro un. Jess a toutes les cartes entre les mains, c’est à lui de se montrer digne de la confiance qu’on lui accorde en réalisant les meilleures prestations possibles.

Si Jessy a été promu numéro un, ce n’est pas non plus pour rien. C’est qu’on pense qu’il est capable d’assumer ce poste toute une saison. C’est la première fois de sa carrière qu’il est numéro un, à 34 ans passés c’est peu courant mais il n’a aucune pression à se mettre. Jessy est un fidèle soldat de l’ASSE, il est apprécié des supporters, des joueurs et du staff. Il a toujours été fidèle, n’a jamais posé le moindre problème. Il a tout pour répondre aux attentes.

Il va falloir le faire, tout simplement. J’y crois. Moi j’étais là lors de la demi-finale contre Rennes. Jessy était dans les buts et il a encore fait le taf. Le 24 juillet il va jouer la finale au Stade de France. Si ça se trouve c’est lui qui va faire gagner l’équipe, ce qui lancerait parfaitement la saison prochaine. C’est ce que je lui souhaite en tout cas car tous ceux qui ont joué avec lui sont d’accord pour dire que c’est non seulement un bon gardien mais aussi un bon mec.

 

Merci à Fouss pour sa disponibilité