Risée des médias et des supporters français, l'OM qui s'avance face à une formation verte en confiance semble être une pâle contrefaçon du club qui revendique fièrement son Champion's Project. Pourtant, qu'importent les conditions, face aux Verts, les Marseillais s'emploient toujours à se rendre imbattable, même quand cela se fait au prix de circonstances incroyables. Alors quel Marseille verra-t-on ce mercredi ?


1- Le parcours

 

Quand il s'agit de parler de Marseille, difficile de passer à côté de ce qui fait l'actualité, c'est-à-dire cette série de résultats négatifs. De fait, les Marseillais viennent d'enchaîner 8 matchs sans victoire. Dans le lot, on y trouve notamment de piteuses défaites, à Geoffroy-Guichard, déjà, contre Andrézieux ; à domicile, 1-3, contre l'Apollon Limassol ; et à Francfort, 4-0. Reste que cette mauvaise série est donc moins marquée en Ligue 1 où seuls 4 matchs ont été joué depuis que celle-ci s'est ouverte, pour une seule défaite, à Nantes. Ce qui en fait toutefois l'avant-dernière équipe en terme de points marqués sur les 4 dernières rencontres jouées.

 

Mais le coup de faiblesse est plus ancien. Si l'on se focalise sur les dix dernières journées, et même si les journées tronquées biaisent un peu le résultat, on observe des Olympiens seulement en 12ème position. Le plus inquiétant là-dedans n'étant même pas le classement mais les résultats bruts, soit 3 défaites (sur les 6 depuis le début de saison, un record partagé avec Nice et Rennes pour des équipes du top 10) et seulement 2 victoires obtenues chacune contre des prétendants au maintien, Amiens et Dijon. Marseille n'a donc plus gagné contre un équipe classée au-dessus de la 17ème place depuis le 21 octobre dernier.

 

Si l'on veut analyser plus en détail les points faibles marseillais qui amènent à cette situation compliquée actuelle, on peut ressortir deux principaux facteurs. D'une part, le plus important est la perméabilité de la défense. Alors que l'attaque fonctionne plutôt bien, en se classant en 4ème position malgré deux matchs en retard, la défense est, elle, une vraie passoire pour une équipe affichant de telles ambitions. Il s'agit en effet simplement de la 13ème défense de L1. Et cette fois, les deux matchs en retard sont un facteur aggravant.

 

Par ailleurs, même si ce défaut est moins marqué, on notera également de relatives difficultés à l'extérieur. S'ils sont 14èmes, juste derrière les Verts, mais avec un match en moins, au classement, ce qui fait tiquer, ce sont les 5 défaites déjà subies en déplacement dont deux respectivement contre Nîmes et Nantes. Il s'agira toutefois d'être vigilant sur un point, les Sardines ne sont restées muettes devant les buts adverses qu'à deux reprises sur neuf rencontres hors de leurs bases.

 

 

2- L’effectif

 

Un autre symptôme de ce climat de crise chez les Marseillais est à trouver dans la volatilité des compositions concoctées par Rudi Garcia. Difficile, en effet, de déceler une équipe type. De même, si la polyvalence peut parfois être un atout dans un effectif, sa sur-utilisation semble, ici, dénoter d'une relative fébrilité.

 

S'il y a bien un poste où la question ne se pose pas, c'est toujours pour celui de gardien où, malgré une saison moins flamboyante qu'il a pu connaître, Mandanda n'a cédé sa place à Pelé que lorsqu'il était forfait. Pour ce qui est de la défense, c'est en revanche beaucoup moins clair. Sur les côtés, trois joueurs se détachent mais il est difficile de déterminer qui est plutôt titulaire et qui ne l'est pas. Sarr est certes le titulaire le plus habituel à droite, idem pour Amavi à gauche, mais le polyvalent Sakai qui a occupé les deux côtés compte presque autant de titularisations que l'ancien Niçois. Si, de toutes les manières, la présence du Japonais à la Coupe d'Asie pourrait couper court à toute spéculation pour le moment, Amavi a récemment été mis sur le banc au profit de l'axial Kamara. Il faut dire que ce dernier, qui se partageait alors avec Luiz Gustavo la place aux côtés de Rami a vu d'un mauvais œil le retour de Rolando, indiscutable depuis. Que dire, alors, de la situation de Caleta-Car, désormais 5ème dans la hiérarchie des centraux et d'Hubocan, 4ème dans celle des latéraux gauches. La situation d'Abdennour, jamais aligné cette saison, est encore plus préoccupante.

 

Au milieu, si cela paraît plus clair avec Sanson, Strootman et Payet clairement détachés, on ne peut mettre de côté Luiz Gustavo, mis en retrait à ce poste du fait de son dépannage en défense central mais joueur cadre de l'équipe si l'on se réfère à son nombre de titularisations, le plus important de l'effectif olympien en Ligue 1. Depuis que ce dépannage est plus ou moins terminé, on notera d'ailleurs que Luiz Gustavo redevient indéboulonnable au milieu. Plus étonnamment, c'est également Lopez, très en retrait en début de saison, qui est désormais très présent et qui vient un peu plus renforcer l'incertitude dans ce secteur de jeu. Sertic, pour sa part, ne fait office que de réserviste, prêt à dépanner en cas de besoin.

 

Devant, Thauvin et Ocampos sont la plupart du temps titulaires. De même, la position d'avant-centre est le plus souvent dévolue à Germain, qui se partage toutefois un peu plus régulièrement le poste avec Mitroglou. Mais une autre donnée vient légèrement perturber ce secteur de jeu, le plus stable depuis le début de saison, c'est justement l'instabilité du milieu. De ce fait, Payet se retrouve parfois dans une position plus avancée. Il a ainsi déjà occupé tous les postes de l'attaque, mais c'est principalement sur le côté gauche, à la place d'Ocampos, qu'on a pu le remarquer. On aura pu par ailleurs noter que lors des dernières rencontres, cette évolution a parfois amené Garcia a n'aligner aucun de ses deux avants-centre, au profit des trois autres larrons. Radonjic et N'Jié, en revanche, se contentent de quelques rares entrées en jeu.

 

La compo probable : La seule absence notable étant celle de Sakai, beaucoup de questions se posent, même si Garcia lui-même a évoqué le fait de faire tourner sur cette semaine à trois rencontres, ce qui pourrait permettre à Rami (toujours incertain, toutefois) et Germain, au moins, de rentrer dans l'équipe.

Mandanda – Sarr, Rami, Rolando, Amavi – Luiz Gustavo, Sanson – Thauvin, Payet, Ocampos – Germain

 

 

3– Souviens-toi la dernière fois

 

La dernière confrontation avec les Marseillais doit rappeler de bons souvenirs à au moins un joueur de l'effectif stéphanois. Hamouma avait en effet humilié un futur Champion du Monde (sic) en la personne de Rami. C'était même sur l'une de ces actions que les Verts avaient répondus au but rapide de Thauvin, Monnet-Paquet ayant été servi en retrait par Hamouma. De nouveau menés après un but de Sanson, le sauveur s'était appelé, comme souvent en seconde partie de saison dernière, Beric. Sur un centre de Bamba ayant lobbé Pelé, il s'était débarrassé du marquage de Sarr pour sceller un match nul précieux dans les débuts de la grande remontée qui devait suivre.

 

Plus généralement, les confrontations avec Marseille ne nous réussissent pas vraiment. On notera tout de même que c'est principalement au Vélodrome que les défaites s'enchaînent. A Geoffroy-Guichard, le bilan est plus équilibré avec une seule défaite sur les huit dernières confrontations, pour le même nombre de victoire cependant.

 

 

4- Le joueur à suivre

 

Scoop : un joueur à suivre n'est pas nécessairement parmi les plus dangereux que nous risquons d'affronter. C'est le cas, présentement, de Jordan Amavi. Et pourtant, il y a un peu plus d'un an, le gaillard était appelé en équipe de France par Didier Deschamps. Longtemps gros espoir du football français, son retour en France après un passage mitigé en Angleterre semblait alors être une réussite et l'avoir remis sur la bonne voie.

 

Las, c'est depuis de longs mois le fantôme du joueur appelé par le sélectionneur champion du Monde qui traîne ses guêtres sur les pelouses de Ligue 1. Une sorte d'Amavi ma vie de latéral en détresse. Trop souvent imprécis techniquement, en grande difficulté défensivement, notamment en terme de placement, il n'apporte absolument pas les garanties qui devraient être celles d'un arrière-gauche titulaire dans un club à l'ambition de l'OM. De même, offensivement, et même si ce n'est pas le rôle premier d'un défenseur, il ne pèse que très peu. Alors même que cette plus-value a longtemps été mise en avant dans la valorisation de ce joueur, il n'a réussi cette saison qu'une simple passe décisive, lors du premier match. Depuis, plus rien, dans une des équipes les plus prolifiques du championnat de France.

 

Ce constat général d'impuissance est d'autant plus dur pour un joueur qui partait, au début de la saison, avec pour seule concurrence à son poste un joueur totalement tricard revenu de prêt, Tomas Hubocan. Alors, comble du désaveu, ce sont même Sakai et, plus récemment Kamara qui ont parfois pris sa place et l'ont relégué sur le banc (cela a été 3 fois le cas lors des 6 dernières rencontres de L1). Preuve s'il en est que son statut est de plus en plus fragile, pour en être au point de se disputer sa place avec des joueurs dont ce n'est pas le poste.

 

Dans un moment de doute pour l'OM, il serait de bon ton d'appuyer là où ça fait mal, et nul doute que si toute la défense n'est pas exempte de reproches, c'est bien sur son côté gauche qu'il faudra insister.