AR72 ASSE 1-1 Inter
Encore une fois trop longs à se mettre en route, les Verts ont bougé l'Inter.


Une analyse rapide s'arrêterait à ceci : revoilà le duel de 352 de l'aller. Sauf que ce n'est pas le cas.

Côté stéphanois, Christophe Galtier adopte la configuration qui était celle de l'Inter lors du match aller. Autrement dit, il retire l'ancrage entre la ligne des défenseurs et celle des milieux pour ajouter un joueur en soutien des deux attaquants. On avait remarqué qu'en Italie, les Verts solides derrière, avaient peiné à exister devant : voilà l'ajustement. Si on résume : l'ASSE présente un bloc axial de cinq joueurs (trois défenseurs et deux milieux), un piston par couloir, et trois joueurs offensifs.

Sauf que Mazzarri aussi a changé ses plans. Et dans le même sens que Galette : en retirant un joueur de l'entrejeu. Autrement dit, dans l'axe, il n'y a que quatre joueurs essentiellement défensifs : les trois défenseurs + Medel. Palacio joue certes le point d'ancrage devant, mais les trois derniers intéristes sont beaucoup plus libres de leurs mouvements. Leurs décrochages incessants mais alternés, alliés à une qualité technique remarquable dans les transmissions, suffisent à expliquer la domination milanaise en début de match.

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Après un round d'observation de quelques minutes, les Nerazzuri prennent un net ascendant entre la 10' et la 20', où ils se procurent au moins quatre occasions franches de but, mais les Verts tiennent bon. Mieux : ils rééquilibrent ensuite les débats, et s'offrent même quelques moments de poussée, comme autour de la 25', sans pour autant faire travailler Carizzo. Le but de Dodô (33') est une douche froide, qui n'assomme pourtant pas les stéphanois.

Les changements dans le positionnement opérés par Christophe Galtier à la mi-temps vont s'avérer décisifs.
1- Gradel descend d'un cran, et s'improvise milieu aux côtés de Clément et Lemoine.
2- Lemoine se retrouve à gauche de la ligne de 3 : il stabilise un côté qui avait beaucoup souffert en première période, et se permet également plus d'apport offensif, se sachant couvert dans son dos.
3- Pogba sort (enfin !) lorsque Bonazzoli décroche, empêchant les Intéristes d'exploiter facilement l'espace entre les lignes.


Attaque-défense

Cette réorganisation donne à l'ASSE la main-mise sur la seconde période. Boostés par l'égalisation rapide de Sall (50') et un Chaudron en fusion, les Ligériens bougent les Italiens. L'entrée de Diomandé à la place d'Erding (56') renforce encore l'ascendant tactique des Verts. Par moment, le match se révèle même être une attaque-défense dans les plus pures règles de l'art - bien que les occasions ne soient pas légion.

Mazzarri réagit en musclant son milieu (66', Obi remplace Bonazzoli) mais cela ne suffit pas pour rééquilibrer les débats. Les deux coaches renouvellent alors leurs cartouches offensives (entrées de Ricky -68' et Osvaldo -74'), ce qui n'influe pas sur la physionomie globale du match : la domination stéphanoise est telle que même Florentin Pogba rôde, dans le jeu, aux approches de la surface de Carizzo !


La victoire s'envole

Dans les dix dernières minutes, la fatigue se fait sentir - et le déchet technique explose. Il n'empêche : les Verts veulent gagner, et donnent le maximum. A la 85', Ricky élimine trois défenseurs mais n'arrive pas à glisser la balle entre les jambes du portier intériste ; dans la foulée, Lemoine, trouvé seul au coin de la surface de but, ne parvient pas à enrouler sa frappe. La chance est passée.

Sur l'ensemble du match, la victoire était largement à la portée des stéphanois. Pourtant, une énième entame compliquée et ce foutu manque de réalisme ont bien failli donner un succès par KO à l'Inter. Les mêmes défauts se répètent de match en match : c'est d'autant plus rageant que le potentiel de cette équipe est énorme.