La supertramp est historique. Crisis, what crisis ? semblent vouloir dire, par leur mutisme, nos dirigeants depuis l’humiliation du derby.  A la défaite sportive s’est ajoutée la déferlante médiatique sur les événements ayant introduit (fumigènes) et bouclé (envahissement du terrain) la soirée. Et depuis s'installe ce sentiment terrible que le club, pourtant 6ème au soir de ce match s’enfonce dans la crise et ne maîtrise plus rien.


Fessés, humiliés, et repris de volée par la bien-pensance nauséeuse du ballon rond, les Verts sont rentrés sans frapper dans une crise pour la première fois depuis près d’une décennie. L’huile frelatée qu’a jetée Aulas sur ce triste feu dope des flammes que des pompiers aguerris pourraient tenter de dompter.
Mais de pompier, on ne voit pas le bout de l’extincteur. La crise est là et le spectacle de l’assourdissant silence de nos dirigeants est affligeant. Aucune fierté. Les jours passent, puis mollement, maladroitement, sans finir une phrase ni commencer une contre-attaque, Rocheteau puis Romeyer ont à peine pris la parole. Il y aurait pourtant tellement à souligner …

Souligner que Fékir quelques jours avant le coup du maillot s'est plu à dire qu’il n’y a rien à faire à Sainté,

que par banderoles interposées les sups vilains nous ont ressorti un élégant « arrêtez de vous reproduire en famille »,

que toujours aussi bas du front, les décérébrés lyonnais, qui jadis célébraient une coupe en nous traitant de bâtards, remettent le couvert en nous traitant de consanguins dans leur vestiaire,

que la tribune et les sanitaires visiteurs après match ressemblaient à Beyrouth,

qu’Aulas, président d’un club qui se trouve systématiquement au cœur des débordements en tribunes (Bastia, Besiktas, Everton…), nous a fait une immonde morale à coups de tweets,


Ce ne sont pas les arguments qui manquent pour remettre chacun face à ses responsabilités, pour rappeler que Lyon, par son président et certains de ses joueurs, a le monopole de la provocation, et que son public, tellement plus malsain que le nôtre, bien au delà de l'insulte à notre endroit, exhale toujours des effluves de peste brune.
Mais non. Nos dirigeants hésitent, nos dirigeants bégaient, nos dirigeants sont à la communication ce que M’Bengue est au débordement. Patauds, inefficaces.
Après un tel tsunami, dans un club correctement géré, on imagine qu’une réunion pour préparer une communication de crise, se tiendrait dès le lendemain du match. Quel message porter ? Comment le porter ? Auprès de qui ? Que faire ? quels contre-feux allumer ?

Allez messieurs les présidents du conseil et du comité, je vous offre, c’est cadeau, une prestation de conseil en communication gratuite, un tuto comment réussir sa communication.
Tout d’abord en définissant ses objectifs :


1/ Face à l’humiliation, le risque numéro 1 est l’embrasement, le déchirement de la famille, du fameux peuple vert. Alors l’objectif n°1 de la communication est d’afficher une solidarité sans faille, avec les sups, avec les joueurs, pour préserver l’unité autour du club


2/ Sans minimiser l’échec, sans nier la fessée, très vite en relativiser la portée en rappelant la ligne sportive, le projet porté par le coach, la stratégie du club.


3/ Préparer les arguments pour défendre le club, face aux commissions de la Ligue qu’on adule, en commençant par pointer la responsabilité de Lyon dans les événements


4/ Enfin, parce qu’il faut assumer nos faiblesses, et montrer à la fois de la lucidité et l’ambition de progresser, on prendra le soin par exemple de rouvrir, avec honnêteté et clairvoyance, le sujet de la préparation physique, de l’infirmerie en annonçant en la matière un vrai plan d’actions.


Dans un club correctement géré, dans un club réellement piloté, on prendrait les devants, on montrerait qui c’est raoul, on ne laisserait pas par une branlée aussi cuisante soit-elle installer l’impression que le club va sombrer, profondément et inexorablement.

Dans un club correctement géré… Tiens,  et si on faisait un autre tuto ?