Bien sur les rails avec la cinquième place du championnat et bien en forme après 4 matchs sans défaites, Sainté se déplace en outre A47. Ces dernières années, les derbys disputés contre un Lyon proche au classement ne se sont pas toujours bien conclus. C'est pourtant une équipe proche de la nôtre que nous allons de nouveau devoir affronter (et vaincre).

1- Le parcours

C'est bien la peine d'être si opposés pour avoir un parcours si proche. Ainsi, les vilains s'avancent avec un seul point d'avance, traduction d'une victoire, mais aussi d'une défaite supplémentaire. Sur les 6 dernières journées, la tendance n'en est que plus vraie avec 11 points pour les deux équipes et un nombre de buts marqués et encaissés similaire (et même égal pour cette dernière variable). Il est d'ailleurs surprenant de voir que cette équipe, d'habitude si prolifique, ne marque pas beaucoup plus que les Verts, et même moins pour les seuls matchs à domicile (12 buts contre 13)

Toutefois, la comparaison s'arrête à ces chiffres. Car le parcours récent des voisins n'est en réalité marqué que par une seule défaite depuis la fin du mois d'août toutes compétitions confondues, au Parc des Princes. Paradoxalement, ce n'est pas au Parc Groupama Stadium OL (oui, on s'y perd un peu), que les banlieusards brillent le plus puisqu'ils ne figurent qu'au sixième rang du classement à domicile, 3 points derrière les Verts, avec le maximum de matchs possibles. En comptant la Ligue des Champions, ils restent même sur quatre matchs nuls sur les cinq dernières rencontres.

Équipe de tous les paradoxes, malgré cette propension à ne plus perdre depuis plusieurs mois, et à ne plus beaucoup gagner à la maison depuis plusieurs semaines, elle fait peu match nul en Ligue 1. Bref, c'est une équipe à peu près aussi impronostiquable qu'un derby.

 

2- L’effectif

La principale question, lorsque l'on regarde l'effectif utilisé par Pep Génésio depuis le début de saison est le système de jeu. Reprenant pourtant son habituel 4-2-3-1 jusqu'à il y a peu de temps, un changement est survenu lors de la dernière semaine avant la trêve. Et si les absences de Fekir et Traoré à Guingamp l'expliquent, ce n'était pas le cas contre Hoffenheim. Alors, coup ponctuel ou nouveau système voué à perdurer, à commencer dès vendredi ?

Ce qui est toutefois assez clair, c'est que changement de système ou pas, la place d'Anthony Lopes sur le terrain n'est pas menacée. Gorgelin ne devrait pas non plus bénéficier d'un système à deux gardiens (oui, Génésio fait parfois des choix étranges, mais pas à ce point, tout de même). Dans l'axe de la défense, derrière Marcelo et Denayer, la confiance en Morel semble suffisante pour effectivement envisager une défense axiale à trois, mais il faut que tous trois soient disponibles car le jeune Solet ne semble pas entrer dans les plans du coach des banlieusards pour le moment (sans même parler de l'énigme Yanga-Mbiwa, désormais joueur de N2). Si à gauche, le statut de titulaire du néo-international français Mendy paraît somme toute logique, devant un Marçal qui a toutefois réussi à grappiller du temps de jeu après un début de saison à l'écart des pros, c'est à droite que la situation est surprenante, ainsi Rafael, pourtant remplaçant la saison dernière, a non seulement réussi à reléguer Tete en tribunes mais a également fait Du (petit ) bois de Léo, la recrue estivale devenue n°1 d'entrée avant de rapidement perdre ce statut.

Au milieu, puisque l'on a parlé de néo-international, N'Dombélé fait la paire avec Tousart. La logique veut que ce soit Fekir qui occupe le poste situé devant eux. Pour autant, les nombreuses absences du capitaine à l'affreux maillot ont eu pour conséquence de beaucoup solliciter Aouar pour évoluer au milieu de terrain. Resté discret la saison passée, Diop a également eu la possibilité d'augmenter son temps de jeu, tout en ne restant qu'une solution de rechange, tout en reléguant encore plus loin dans la hiérarchie le sinistre et néo-Croco Ferri.

Cela a eu des implications sur la répartition de jeu en attaque. Ainsi, si Traoré est bien installé à droite, le côté gauche se partage entre Aouar, Terrier et Depay. Ce même Depay qui se partage également le poste d'avant-centre avec Dembele. Vous l'aurez compris, à force d'évoluer à plusieurs postes, Depay et Aouar ne sont des titulaires clairs et indiscutables nulle part. En plus de Traoré, le seul statut clairement défini devant est finalement celui de Cornet, remplaçant régulier, entré en jeu la moitié des matchs de Ligue pour aucune titularisation. Sans surprise, le jeune Pintor ne récolte que les miettes qui auraient été celles de Gouiri s'il ne s'était pas gravement blessé.

La compo probable : Apportons tout de suite un réponse claire à la question posée en introduction, les vilains ne joueront probablement pas dans une défense à cinq, la suspension de Morel condamne quasiment cette possibilité. Le reste de l’effectif ne devrait en revanche pas connaître beaucoup d'absences. Avec un match de Ligue des Champions à venir et un match de l'Equipe de France dans la semaine, Génésio pourrait profiter de la polyvalence des ses joueurs pour mettre N'Dombélé au repos : Lopes – Rafael, Marcelo, Denayer, Mendy – Aouar, Tousart – Traoré, Fekir, Depay - Dembele

 

3– Souviens-toi la dernière fois

 Laver l'affront, c'était alors le seul leitmotiv quand, en février dernier, nous nous sommes déplacé à Décines (enfin, ''nous'', façon de parler...). Et, alors que nous étions menés depuis la 19ème minute de jeu et que nous dominions assez nettement depuis lors, le héros se nomma Debuchy. Déjà buteur lors de son premier match avec les Verts, il récidivait sauvant un peu l'honneur même si, sans victoire, il n'est pas encore tout à fait lavé. Alors, comptons sur un défenseur buteur nouvellement recruté pour nous faire chavirer : Kolo, c'est ton tour !

Plus généralement, si l'humiliation de l'année dernière reste une cicatrice pas encore refermée chez tous les supporters, le bilan récent contre les quenelles s'est largement rééquilibré avec quatre victoires pour chacune des deux équipes et trois matchs nuls depuis 2013. La réussite n'est toutefois que rarement au rendez-vous en déplacement avec une seule victoire, en mars 2014 grâce à Erding et Gradel.

 

4- Le joueur à suivre

Souvent critiqué par ses propres supporters pour sa capacité à passer totalement au travers de certains matchs (ce fut le cas lors de derbys), Memphis Depay est toutefois dans une très grande forme. Certes, il n'affiche pour le moment ''que'' 5 buts au compteur en Ligue 1, mais il reste sur 7 buts lors de ses 10 derniers matchs, toutes compétitions confondues (auxquels peuvent s'ajouter 4 passes décisives).

Au final, s'il est capable d'être absolument transparent dans le jeu, malgré de sacrées qualités de vitesse et techniques lorsqu'il est dans un bon jour, Depay est un véritable tueur face aux buts dont il faut sans cesse se méfier. Pour preuve, près de 50% de ses 35 frappes en L1 ont été cadrées, un total atteint par aucun attaquant stéphanois (si l'on excepte Gueye, auteur d'une seule frappe). Au total, près de 15% de ses frappes donnent lieu à un but. Seul Khazri est concurrentiel de ce point de vue chez les Verts, et ce grâce à ses deux penaltys transformés. Bref, il faudra tout faire pour qu'il ne fasse pas feu, Depay.