Après une première salve de matchs plutôt mitigée, tant du point de vue des résultats que du point de vue du jeu déployé, les Verts repartent à l'assaut d'une nouvelle série de rencontres pour enfin réellement lancer la saison. Une série qui paraît nettement plus abordable que la précédente et qui débute par un adverse a priori assez facilement battable. A priori, ok, mais en vrai ?


1- Le parcours

 

Difficile de faire un réel bilan du niveau des équipes après seulement 4 journées, mais, à tout le moins il peut déjà être temps de remarquer des dynamiques. Et celle des Toulousains pourrait difficilement être plus positive. Certes, ils ont concédé un revers, et même un lourd revers. Mais au Parc de Princes, il ne fallait pas s'attendre à un exploit de la part du 16ème du dernier championnat.

 

Mais à part ça, les choses se passent plutôt bien. Le démarrage avait été plutôt diesel avec un début de match complètement manqué contre Brest qui n'avait pas permis aux Haut-Garonnais de l'emporter, eux qui n'étaient revenu au score qu'à une minute de la fin du temps réglementaire. Mais depuis, Dijon et Amiens ont craqué et sur les trois matchs ''normaux'' joués par les Violets, ceux-ci restent sur 245' sans encaisser de buts.

 

Mais qu'ils prennent tout de même garde à ne pas s'enflammer. D'une part parce que la saison dernière le Téfécé était en feu lorsqu'il avait rencontré un Sainté à l'époque derrière au classement mais qu'il avait concédé une défaite en étant ridicule défensivement, défaite qui sonnait le début d'une période noire qui ne devait pas vraiment s'arrêter. D'autre part parce que les deux seuls succès, nets et sans bavure des Toulousains, en plus d'avoir pu être obtenus de façon heureuse (notamment avec une ouverture du score contre le cours du jeu sur un exploit personnel contre Amiens), l'ont été au Stadium. Les Toulousains n'ont, en revanche, pas encore connu la victoire en déplacement.

 

 

2- L’effectif

 

Olivier Sadran a beau ne pas officier à Lille, c'était la grande braderie cet été avec pas moins de 15 départs. Certes, un certain nombre était déjà parti en prêt lors de la saison dernière, mais il est clair que le board toulousain voulait faire du passé table rase. Pour autant, rassurez-vous, vous retrouverez des visages connus.

 

Dans les buts, en premier lieu, la paire formée par Reynet en n°1 et Goicoechea en n°2 n'a pas changé. Les deux joueurs de côté de la défense non plus puisque Sylla occupera toujours le côté gauche tandis que l'arrière-droit Amian part toujours titulaire. C'est en revanche plus incertain en défense centrale où, pour le moment, le seul indiscutable est le jeune Diakité, lancé la saison dernière et finaliste malheureux de la dernière Gambardella. C'est tellement incertain qu'il officie pour le moment aux côtés... d'Amian. En effet, Shoji, blessé, et Isimat-Mirin, arrivé en fin de mercato, n'ont pas encore lancé leur saison. Quant à Rogel, un petit match et direction l'infirmerie. Bref, difficile de prédire ce quel sera le visage de l'axe pour la suite. D'autant que s'il était probable que tout sauf la charnière actuelle soit vouée à être mis en place sur le long terme, on ne peut pas dire que celle-ci se soit particulièrement loupée depuis qu'elle est mise en place. Au passage, le recentrage d'Amian ouvre la porte à Moreira, sa doublure à droite qui, pour le moment, enchaîne les matchs. Enfin, nous ne pouvons pas ne pas citer le jeune Goncalves qui a eu la ''chance'' de faire ses débuts en pro contre le PSG dans l'axe d'une défense à 5. Il est par ailleurs la seule doublure de Sylla à gauche, et devrait donc être amené à un peu plus enchaîner les apparitions.

 

Au milieu, plutôt que de beaucoup recruter, Toulouse va probablement, comme en défense, beaucoup miser sur sa jeunesse. Ainsi, le taulier Sangaré a certes deux recrues pour l'accompagner, Makengo et Vainqueur, qui semblent en train de se remettre de leurs échecs sur la Côte d'Azur (respectivement à Nice et Monaco). Mais derrière eux c'est une fois de plus les Pitchouns qui sont à l'honneur avec Sidibé, lui aussi lancé la saison dernière, et Boisgard, revenu auréolé de 7 buts d'un prêt à Pau aux côtés de Guendouz. Et c'est même à peu près tout pour ceux qui ont déjà eu l'occasion de goûter un peu au monde pro. Seul Koné et ses 69' de la saison passée semblent également, et déjà de façon plus lointaine, en lice. Attention à la casse dans ce secteur.

 

Devant, en revanche, les Toulousains sont beaucoup plus nombreux. Dans des proportions plutôt normales sur les côtés puisque au-delà de l'intouchable Gradel, ce sont probablement Saïd plus grosses recrues de l'histoire du Tef, et Dossevi, de retour en forme en ce début de saison, ce qui lui permet de rester pour le moment dans le onze, qui vont se disputer la deuxième place sur le terrain. Jean, pas encore apparu dans le groupe jusqu'à maintenant, risque fort de ne pas pouvoir remonter dans la hiérarchie. Mais c'est encore plus bouché dans l'axe avec le recrutement de Koulouris qui vient pour être titulaire. Derrière en effet, Leya Iseka et Sanogo sont toujours là. Et c'est le premier qui semble endosser le costume de doublure malgré une saison dernière très décevante. Enfin, notons parmi les jeunes qui auront du mal à obtenir du temps de jeu malgré leur court début en pro de la saison dernière, la présence de Ngoumou pour renforcer les ailes (ou plutôt le banc), notamment en l'absence de Jean.

 

 

La compo probable : Casanova a pu tester de nouveaux défenseurs centraux, au point qu'avec ce qui fonctionnait jusque là sur le terrain, le casse-tête risque de se poser tant à lui qu'au rédacteur de ces lignes. Cela dit, si l'on en croit la presse régionale toulousaine, le test a été moyennement convaincant, l'opportunité peut-être de reconduire une dernière fois le système utilisé depuis le début de saison.

Reynet – Moreira, Amian, Diakité, Sylla – Sangaré, Makengo, Vainqueur – Dossevi, Koulouris, Gradel

 

 

3– Souviens-toi la dernière fois

 

On avait alors bien cru que nous mettrions une fessée au Téfécé. En effet, après 10 minutes de jeu, Beric s'était chargé de mettre fin au suspens en coupant d'abord un centre de Polomat puis en se permettant de se mettre tranquillement sur son bon pied dans la surface après un service de Khazri pour ajuster Reynet. Mais alors que nous marchions sur les Toulousains, ce départ en fanfare nous faisait nous reposer sur nos lauriers et permettaient à Toulouse de revenir dans le match. Pas suffisamment toutefois pour remettre en cause le sort de la rencontre.

 

Plus globalement, les matchs récents contre Toulouse équivalent souvent à de bons souvenirs. Alors que nous avons connu une série de 9 matchs sans victoires, nous restons désormais sur 7 matchs sans défaite, dont 4 victoires. Surtout, Toulouse n'a plus marqué dans le Chaudron depuis 2014.

 

 

4- Le joueur à suivre

 

Révélé à Caen, Jean-Victor Makengo sort de deux saisons très poussives avec l'OGC Nice. La première avec moins de 300' en L1, la seconde comme une doublure baladée à un peu tous les postes. Une situation pas de nature à mettre en lumière son talent. Pourtant, Toulouse ne s'est pas fait prié pour obtenir son prêt cet été, très tôt dans le mercato.

 

Il faut dire que s'il n'a pas encore passé le cap qu'on le voyait franchir lorsqu'il évoluait à Caen, le garçon n'a que 21 ans. Et affiche déjà de belles promesses. Au point de commencer ce nouvel exercice tambour battant. Titulaire lors de chacune des 4 premières journées, ce profil de milieu de terrain polyvalent, capable d'évoluer un peu partout et qui en profite pour faire un excellent box-to-box, s'est mis en valeur. Au point de scorer déjà à deux reprises. Et de permettre aux siens de prendre l'avantage contre le cours du jeu contre Amiens sur une splendide frappe de loin.

 

Tant du fait de sa capacité à faire le liant entre les lignes que par son jeune âge et par sa difficulté à percer jusqu'ici du fait d'une presque trop grande polyvalence qui l'a amené à évoluer dans des rôles lui convenant moins, Makengo fait penser à Youssouf. Mais c'est bel et bien le Toulousain qui a composté le billet en Equipe de France Espoirs pour cette trêve internationale qui se termine, quand Aouar et Guendouzi se sont éclipsés. Ce sera en tout cas un duel à suivre, et pas uniquement pour Sylvain Ripoll.